La chronique culturelle #1
Chaque mois, un·e étudiant·e de l’ICART partage ses coups de cœur, ses inspirations et ses réflexions sur l’actualité culturelle et le marché de l’art. Pour inaugurer cette nouvelle série, rencontre avec Anaïs, étudiante en 4e année en Marché International de l’Art à Paris et engagée en faveur de l’art militant et féministe.

Son ambition ? Devenir curatrice dans sa propre galerie ou centre d’art.
Quelle est la dernière exposition qui vous a marquée ?
L’exposition Chavirer à la Galerie Lazarew, mettant à l’honneur Hua Ling Xu, m’a transportée par la douceur et la sérénité qui émanent de ses œuvres. En ces temps troublés, je pense que nous avons tous besoin d’un peu de couleur et de chaleur.
© Galerie Lazarew
Un artiste ou une œuvre que vous appréciez particulièrement en ce moment ?
J’ai eu un véritable coup de cœur pour l’artiste féministe Philiswa Lila, née en Afrique du Sud. Son travail est profondément poignant, notamment dans sa manière d’aborder le corps comme une éponge, imprégnée de chaque expérience, surtout lorsqu’il est blessé ou oppressé.
L’œuvre Ilokhwe Yekresmesi: Ndiyamensa Mama, découverte lors de la foire AKAA (Also Known As Africa), m’a bouleversée. Réalisée en perlage, elle reproduit la robe que l’artiste portait lorsqu’elle a été agressée sexuellement à l’adolescence, un vêtement volé par son agresseur. Avec une force saisissante, Philiswa Lila met en lumière une vérité brute et essentielle, appelant à une prise de conscience sur les violences sexistes et sexuelles.
© Johnosea media, Courtesy Philiswa Lila
Un record récent en vente aux enchères qui vous a surprise ?
L’adjudication de Comedian de Maurizio Cattelan (la fameuse banane scotchée au mur !) chez Sotheby’s New York pour 6,2 millions de dollars en novembre 2024 interroge sur la valeur de l’art aujourd’hui.
Cette œuvre éphémère remet en question l’unicité et la pérennité de l’art, et peut être perçue comme une performance plus qu’un objet tangible. Son succès montre aussi l’importance du nom de l’artiste dans la valeur marchande d’une œuvre.
Quel regard portez-vous sur l’impact des nouvelles technologies dans l’art ?
Je n’ai pas une attirance naturelle pour cet univers, mais je pense que l’IA est un outil de création plutôt qu’un concurrent. Quant aux NFTs, ils bousculent les codes de l’art, mais restent encore mal compris par une partie des collectionneurs traditionnels.
Un projet étudiant à l'ICART cette année qui a contribué à votre professionnalisation ?
J’ai été chargée de programmation pour l’exposition Inconscience, à la Galerie Amarrage en janvier [dans le cadre du Flex Festival]. Travailler avec les artistes et me confronter à la réalisation d’une exposition concrète a été une expérience très formatrice. J’aspire à être curatrice d'art, donc cette expérience a été essentielle pour moi.
Les recommandations culturelles d'Anaïs
👀 Les expos à voir
L’Intime, de la chambre aux réseaux au Musée des Arts Décoratifs (Paris 1er) jusqu’au 30 mars 2025
Oil of Angels – Oda Jaune à la Galerie Templon (Paris 3e) jusqu’au 10 mai 2025
🎨 La foire à ne pas manquer :
Menart Fair, la foire internationale dédiée à l'art du Moyen-Orient et du Maghreb à la Galerie Joseph (Paris 3e) du 25 au 27 octobre 2025
📍Un lieu à (re)découvrir :
Sainte Anne Gallery – Paris 2e pour sa programmation qui met en avant des artistes femmes et explore les thématiques du genre et du corps féminin. Son approche entre beaux-arts et design, ainsi que son accueil chaleureux, rendent chaque visite unique et enrichissante !
🔎 Les comptes Instagram à suivre qui rendent l’art accessible :
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