Rencontre Alumni : Octave Fournel, antiquaire
Diplômé de l’ICART Bordeaux en 2017, Octave Fournel a poursuivi son rêve et a fondé Anticador, un magasin d’antiquités à Bergerac. Découvrez son chemin parcouru depuis sa sortie de notre école de médiation culturelle, son métier et ses conseils.
En quoi consiste votre métier d’antiquaire en Nouvelle Aquitaine ? Comment le décririez-vous ? Un mot sur votre magasin à Bergerac ?
Je pense que la Nouvelle-Aquitaine est un axe majeur pour le commerce depuis plusieurs siècles, une facilité d'accès à la capitale, frontalière de l'Espagne, mais également pourvue de nombreux aéroports qui participent au tissu économique du secteur, c'est pour moi une région en plein essor. Bergerac me permet d'accéder à une clientèle de la Dordogne, de la Gironde mais aussi de rayonner sur des départements alentours ainsi qu'à l'étranger car cela reste un espace très touristique.
À quoi ressemble une de vos journées type ?
Ce qui est assez extraordinaire dans cette profession, c'est qu'il n'y a pas de journée type. De plus, on peut exercer le métier comme on le souhaite, il y a une grande liberté. Certains travaillent uniquement avec internet, certains sur les foires et les salons et d'autres encore privilégient les magasins physiques. Pour ma part j'ai choisi de mélanger les trois car je déteste la monotonie dans le travail, il n'y a donc pas de journée réellement "type". En général, au magasin, je m'occupe de tout ce qui est administratif et gestion le matin pour pouvoir accueillir mes clients pour le reste de la journée. C'est un luxe d'avoir un métier passion, mais ce qui me plait le plus c'est ce côté "inconnu" et "chasse au trésor", on ne sait jamais ce que l'on va nous apporter au magasin, il y a un véritable effet de surprise.
Quelle est votre plus belle réalisation ? Le projet dont vous êtes le plus fier ?
C’est le Prix Marcus du SNCAO-GA (Syndicat professionnel du marché de l'Antiquité - SNCAO-GA), qui récompense les jeunes marchands de moins de 35 ans pour leur travail. C'est honorifique, car c'est une reconnaissance faite par nos pairs : les autres marchands d'art.
Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?
Actuellement je prépare plusieurs expositions, l'une à Paris et la seconde à Bordeaux, c'est un travail d'organisation qui permet de toucher une clientèle plus large et de venir à la rencontre de notre public.
Quel type de clients avez-vous ?
C'est vaste, et cela encore plus depuis l'essor d'Internet, mais je dirais surtout les amateurs de belle décoration, d'art en général. Je pense aussi que le temps avançant, de nouvelles spécialités arrivent dans le marché de l'art et de ce fait un nouveau public.
Quel est selon vous le plus bel objet que vous ayez eu à estimer / vendre ?
Je pense que chaque objet et chaque vente est unique. Mais dans les ventes m'ayant particulièrement marquées je dirais une sculpture Haute-Époque qui représentait un roi. Elle avait une patine exceptionnelle et en très bel état de conservation. Il m'est arrivé d'acheter un trône ethnique ayant appartenu à un chef africain, sculpté et orné de milliers de pierres et coquillages... Chaque objet à sa propre histoire.
Pensez-vous que le succès de certaines émissions TV comme Marché conclu a eu un impact sur le secteur ? Y a-t-il davantage d’attrait aujourd’hui pour l’ancien ?
Je pense que ce genre d'émission a poussé les gens à s'intéresser aux objets en général, à être plus attentif et que nécessairement une nouvelle clientèle est née. L'avantage de notre marché c'est que l'on peut choisir ce que l'on aime que ce soit le design, l'art asiatique ou encore le XVIIIème... et ces émissions présentent un large panel.
Quelles sont les aptitudes à avoir pour exercer votre profession ?
Il faut de la ténacité et une appétence pour les objets d'art. La curiosité est nécessaire mais aussi le goût du risque. L'achat d'un nouvel objet est une prise de risque et même si certains comme moi apprécient cette adrénaline, ce n'est pas facile pour certains de gérer cela.
Quels sont selon vous les défis à relever pour les futurs antiquaires ?
Je pense que l'adaptation est nécessaire, c'est un marché qui est parfois changeant, il faut saisir paradoxalement les tendances de l'antiquité. Aujourd'hui internet est devenu presque indispensable et en quelques décennies le métier a totalement changé.
Avez-vous toujours voulu être antiquaire ?
J'ai eu de nombreuses idées : les métiers du dessin, le commissariat d'exposition, les professions liées aux ventes aux enchères, la scénographie... Puis celui qui me paraissait colliger tout ça était celui d'antiquaire. À la fois dans le commerce et les arts, on peut apprendre des objets dans les livres mais aussi les appréhender au magasin ou dans des expositions.
Pourquoi avoir choisi l’ICART ?
Pour moi, l'école de médiation culturelle est la pierre angulaire de deux de mes passions : les arts et la négociation. Je ne me voyais pas faire autre chose qu'un métier de passion, même s'il fallait travailler d'autant plus pour cela.
Quels ont été les meilleurs conseils reçus lorsque vous étiez étudiant à l’ICART ? À votre tour, quels conseils seriez-vous susceptible de prodiguer à un étudiant ou futur étudiant de de notre école de médiataion culturelle ?
Je me souviens qu'un de nos intervenants avait dit "Quoi que vous fassiez dans la vie, il y a une seule chose qui paye au bout d'un moment : c'est le travail". Et je pense que même si ce conseil semble évident de prime abord, il est déterminant. Plus on s'accroche, d'abord avec les stages, puis les premiers emplois et ensuite la construction d'une entreprise, le travail est la clef, car même si parfois on peut échouer ou se tromper, à l'issue le travail paye.
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